Place du Marché, que faire face à une opposition infinie?
- Rédaction
- 25 juil.
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Dernière mise à jour : 27 juil.
Dans vos boîtes aux lettres, à vos portes et dans les rues, la nouvelle récolte de signatures pour le "référendum bis" du groupe des irréductibles opposants à cette nouvelle vision du centre bat son plein. Leurs arguments?

"On ne tient pas compte de la volonté populaire." Réalité: un compromis tout à fait honorable a été trouvé avec toutes les parties. Il est partagé d'ailleurs par de nombreux opposants de la première version qui apportent leur soutien à cette deuxième mouture.
"On supprime des places de parc." Réalité: si l'on tient compte du parking Chevron, les places sont plus nombreuses aujourd'hui qu'il y a dix ans, et Aigle est considérée comme un modèle de compromis entre piétons et automobilistes.
"Le coût est disproportionné." Réalité: le prix est moins élevé que la première mouture - des sacrifices en termes d'aménagements ont été faits, suite à la contestation des coûts. Et il reflète la moyenne des investissements publics de ce genre.
"Pas d'écoute réelle." Réalité: Le comité référendaire a été invité à partager ses idées et ses exigences. Mais il n'a pas donné d'indication particulière, mise à part... une route qui traverserait la place. Ce n'était pas dans leurs arguments de campagne, et n'a rien à voir avec le projet. Pour rappel, la piétonisation de la place a été rendue définitive par le Tribunal fédéral, repoussant tous les recours, toujours des même personnes d'ailleurs.
Face à cette récolte de signatures et ses arguments fallacieux, le PLR Aigle participe activement à l'action du comité de soutien Aigle Avance (nous vous invitons à suivre la page sur Facebook ou Instagram). Nous avons signé ce tout ménage que vous voyez ci-dessous, et offrirons tout le soutien possible au comité dans l'éventualité d'une nouvelle campagne référendaire. Aigle doit sortir coûte que coûte de cette impasse.

Une situation qui devient critique, pour Aigle, et pour la démocratie.
En tant que parti politique, cela nous porte à des réflexions plus profondes: la démocratie est un merveilleux moyen de vivre la vie en communauté. Comme tout système, il a cependant immanquablement des points faibles: là où le système délègue au bon sens, à la retenue et la bonne foi des citoyens son fonctionnement. Bien conscient de cela, notre parti, depuis toujours, promeut dans l'action politique le bon sens, l'équilibre et la recherche du compromis qui permet d'avancer.
Or, à Aigle, la situation est en train de se dégrader rapidement. Et nous tirons ici la sonnette d'alarme. La violence de l'opposition totale à l'action des autorités, tous partis confondus, et leur délégitimation de la part d'un groupe restreint d'une dizaine de personnes qui en ont les moyens, met sous pression le système tout entier, et freine considérablement l'efficacité de l'action communale, en l'obligeant à s'engager dans d'interminables et coûteuses batailles légales, ou politiques, aux frais des contribuables.
La vraie question? La piétonisation d'une petite partie du centre-ville.
Au-delà de ce que dit la communication du comité référendaire actuel, la vraie question est: quel futur pour le centre-ville? Depuis presque vingt ans se succèdent débats, tables rondes, qui deviennent au fil des années projets, budgets, préavis au Conseil comunal et nouveautés réalisées au sein de la ville (comme la nouvelle "place" du Midi, par exemple): bref une vision sur le long terme du réaménagement du centre-ville; avec l'objectif d'accompagner le développement d'Aigle (presque + 25% de croissance depuis 2010...), la rendre plus attrayante, plus vivable, moderne, en ligne avec une société qui évolue, et prête à affronter les nouveaux défis sociétaux, économiques et environnementaux que posent notre époque.
Tout entrepreneur le sait: il faut constamment innover et investir pour faire fonctionner sur le long terme un système, qu'il soit ville, ou entreprise. L'inaction est le risque majeur, pas l'erreur, qui peut être corrigée.
Un bref rappel
Dans ce cadre, fin 2023 se terminait un long processus d'étude et de développement (cinq ans...) pour réaménager les pourtours de l'Hôtel de Ville. Perfectible? Certes. Comme tout projet. Le coût à charge de la communauté, grâce à des subventions fédérales? 6,8 millions, qui peuvent sembler beaucoup mais qui en réalité sont un coût absolument normal pour un investissement de ce genre. Le but? relancer une Place du Marché trait-d'union entre la gare et le château, attrayante et moderne, une place à valoriser dans la promotion de la ville.
Mais nos irréductibles, après s'être opposés (en vain) jusqu'au Tribunal fédéral à la piétonisation de la Place, décident donc, l'année passée, de lancer un référendum avec des arguments démagogiques, qui ont fait peur aux citoyens aiglons; et c'est compréhensible: "10 millions, c'est une folie, ils vont augmenter vos impôts pour les payer". Dans des temps d'incertitude économique, ce sont des arguments qui bloquent sans doute un investissement. Le référendum est passé avec 53,6%, il a fallu donc retourner à la table des négociations. Ce que nos autorités ont fait, toutes, unies, en ravalant la déception pour ce résultat, et prêtes à négocier.
De bonne guerre nous direz-vous? Pas vraiment, car nous avons deux problèmes évidents.
Les arguments sont fallacieux. Comme dans une caricature, si l'on pousse à l'excès, ment-on? Dans ce cas, 9,8mios était bien le chiffre du préavis, car pour la loi suisse, les subventions de 2mios ne peuvent pas être déduites dans les préavis et le montant entier doit être approuvé par le Conseil communal. La commune aurait en réalité dû couvrir 6,8mios seulement. Mais voilà, ces détails techniques ne sont pas faciles à expliquer, surtout pas face à des attaques taillées à la hache.
En ce qui concerne l'augmentation des impôts, là aussi: ils ne disaient pas "ils augmentent" (un fait facilement vérifiable et qui n'est pas vrai), mais "ils augmenteront". À part assurer que ce n'est pas dans les plans, comment répondre efficacement à un simple doute?
Peut-être plus grave encore: les référendums ne parlent pas réellement des problèmes qu'ils soulèvent, mais regardent des intérêts non explicités, privés, et plus amples: dans ce cas, les opposants veulent des voitures au centre-ville, sur la Place du Marché, et pas seulement. Mais voilà, ils ont perdu au Tribunal fédéral dans leur tentative de les imposer. Donc ils bloquent tout projet qui puisse porter la Place et ses alentours vers un futur différent de celui qu'ils voudraient. Et en démocratie, ce cas de figure est délicat.
Car lorsqu'on vote sur un référendum qui parle de coût, de pavés, d'impôts, on gagne, ou perd dans notre cas, un référundum sur le coût, les pavés, les impôts. Alors lorsqu'on se met autour d'une table pour parler de coûts, pavés et impôts, et ils demandent... une route qui traverse la Place (!), ils utilisent en réalité le vote obtenu sur les coûts, les pavés et les impôts pour défendre d'autres intérêts, purement personnels.
Est-ce légal? Oui, sans doute. Légitime? Pas vraiment.
Maintenant, comment devrait se comporter un parti comme le nôtre face à une telle distorsion des instruments démocratiques?
En tant que parti, notre politique a été jusqu'ici d'éviter l'augmentation des tensions, de garantir dans le cadre légal les droits des citoyens de faire des choix politiques et administratifs d'opposition, et de simplement défendre, face à ces attaques, les décisions soutenues par le groupe PLR au Conseil communal de manière positive et constructive auprès de la population.
Mais avec le temps, les coûts pour la ville, économiques et humains, deviennent trop importants, et il faudra sans doute évoluer dans notre réponse. Nous sommes un parti institutionnel; un parti qui se bat pour la démocratie, le débat constructif, et les moyens d'expression citoyens comme le référundum ou les oppositions, et nous avons toujours joué cartes sur table, expliquant tous les projets et les buts poursuivis, en détail, et dans la plus grande transparence.
Et peut-être est-ce le moment de prétendre que ce groupe d'opposants le fasse également, pour que la population ait un cadre complet de la situation et puisse donner un avis réellement informé sur ces questions lorsqu'elle est appelée aux urnes?
Nous sommes à votre écoute pour en parler si vous désirez, vous pouvez nous écrire à info@plr-aigle.ch et nous serons heureux de vous répondre si vous avez des doutes ou des questions.
le comité PLR Aigle